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Sénégal : Une stratégie pour un système éducatif plus équitable

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Au Sénégal, le ministère de l’Éducation nationale s’est engagé depuis plusieurs décennies dans la mise en place d’un système éducatif équitable. En 2020, une étape importante a été franchie : la création d’une Cellule Genre et Équité ! 

Cette cellule est en fait une nouvelle équipe ayant pour mission de s’assurer que chaque élève, peu importe son genre, ses origines ou ses besoins particuliers, puisse apprendre dans les meilleures conditions possibles. Leur travail consiste aussi à ce que les élèves soient protégé-e-s contre toute forme de discrimination ou de violence, et que l’école soit vraiment inclusive, c’est-à-dire qu’elle accueille et soutienne tous les enfants. 

Cette initiative du ministère s’inscrit dans la continuité de la politique sectorielle en matière de genre, protection et inclusion, soit un ensemble de lignes directrices et de stratégies que le gouvernement s’est engagé à mettre en place dans le secteur éducatif sénégalais. Après avoir étudié en détail comment les questions de genre influencent l’éducation à tous les niveaux, le Ministère a décidé de créer une stratégie ainsi qu’un plan d’action concret. L’objectif ? Faire en sorte que l’égalité entre les filles et les garçons devienne une partie intégrante et permanente de l’ensemble du système éducatif partout au Sénégal.

C’est avec cet objectif que Bandiougou Keita, coopérant volontaire en égalité de genre et inclusion au sein du Programme CLÉ, collabore avec Mme Marie Siby, conseillère technique et coordonnatrice de la cellule genre et équité au ministère de l’Éducation nationale au Sénégal.

Une approche participative et inclusive

Si l’appui de Bandiougou a été significatif pour faciliter l’élaboration des orientations de la stratégie et de son plan de mise en œuvre, Mme Siby souligne l’importance du processus participatif dans cette démarche : «Les travaux ont regroupé les différents services du ministère, les organisations de la société civile, les partenaires au développement, les associations parentales, les départements ministériels concernés et les organisations syndicales d’enseignants.» L’ambassade canadienne a également participé à la révision de ce document clé. 

Bandiougou témoigne : « Travailler avec la Cellule Genre et Équité du ministère de l’Éducation nationale au Sénégal a été pour moi une véritable aventure, riche en apprentissages et en rencontres […]. Tout au long de ce processus participatif et inclusif, j’ai énormément appris. Bien sûr, je savais déjà que l’implication de toutes les parties prenantes était cruciale pour la réussite d’une stratégie genre. Mais au-delà de cet aspect collaboratif, j’ai réellement pris conscience de l’importance d’adopter une approche multisectorielle pour faire face aux défis complexes du système éducatif sénégalais. L’éducation ne peut pas être envisagée de manière isolée ; elle est intimement liée à d’autres secteurs essentiels tels que la protection sociale, la santé, ainsi que le genre et l’inclusion. 

J’ai aussi été confronté à des réalités parfois difficiles, notamment en ce qui concerne la scolarisation des filles et leur accès aux filières STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). Si l’accent mis sur l’accès des filles à l’éducation est à la fois crucial et justifié, cette expérience m’a également montré combien il est important de ne pas négliger les garçons, notamment pour prévenir le décrochage scolaire. Atteindre cet équilibre est indispensable pour offrir à chaque enfant, quel que soit son genre, les mêmes chances de réussite ».


Les principaux objectifs de la stratégie

«Grâce à cette politique, nous espérons voir une responsabilisation accrue des femmes à des postes de responsabilité, l’enrôlement et la réussite des enfants handicapés, l’accès, le maintien et les performances des garçons et des filles, un environnement scolaire sensible au genre, et la protection contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire», explique Mme Siby. Ultimement, cet outil structurant posera des bases favorables à l’équité et à l’inclusion sociale et scolaire, une priorité pour les autorités sénégalaises. 

Bandiougou est aussi convaincu que cette stratégie contribuera « à promouvoir des services éducatifs de qualité, à renforcer un environnement scolaire plus inclusif et à favoriser l’autonomisation des filles et des femmes [… afin de] garantir que chaque enfant, quel que soit son genre ou ses besoins spécifiques, puisse bénéficier d’une éducation de qualité dans un cadre protecteur et exempt de toute discrimination ».


Les défis à relever

Cette stratégie adressera plusieurs enjeux majeurs, notamment le décrochage précoce des garçons, le maintien des filles dans le système éducatif et leur accès aux filières des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, l’accès équitable au numérique et l’accès des femmes aux postes de responsabilité.

Pour surmonter ces défis, Mme Siby insiste sur la nécessité d’une «approche inclusive et multisectorielle impliquant les acteurs éducatifs, les partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile.»

Un message d’espoir pour la jeunesse sénégalaise

Mme SIBY conclut avec un message aux jeunes : « L’appropriation de la stratégie par les garçons et les filles est gage de sa réussite. Tous les investissements y relatifs ont pour objectif ultime de leur offrir une éducation de qualité pour un Sénégal Juste, Prospère et Souverain. » Bandiougou ajoute : « Mon souhait est que cette stratégie genre permettra à chaque enfant sénégalais, fille ou garçon, en particulier à celles et ceux qui sont en situation de vulnérabilité, de bénéficier d’une éducation de qualité, de rêver grand et de devenir un-e leader transformateur. »

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