Crédit photo : Miriane Demers-Lemay

Le Programme CLÉ mobilise des coopérant-e-s volontaires afin de renforcer les capacités des partenaires par des formations, des outils et de l’accompagnement dans la mise en place de nouvelles pratiques et approches.
Les micro projets constituent une des 3 approches de renforcement des capacités des partenaires et sont financés à travers 4 fonds thématiques.

Cet article met de l’avant le micro projet et le parcours d’une agricultrice ayant participé au micro projet.

LE PROJET EN BREF : 

• Nom du projet

Appui à l’entrepreneuriat et au leadership des filles et des femmes

• Lieu

Bénin

• Partenaires

– RAIL :  Réseau d’Appui aux Initiatives Locales
Cette organisation a été créée en 2003. Elle souhaite améliorer les conditions de vie des populations défavorisées du Bénin, son environnement et lutter contre les effets de variations climatiques au Bénin. Le RAIL veut également apporter des solutions concrètes aux jeunes, aux femmes et à toutes personnes marginalisées.
– Programme CLÉ

À PROPOS DU MICRO PROJET

• Contexte :

Le micro projet s’adresse à 50 filles collégiennes, âgées de 12 à 20 ans, provenant d’une dizaine de collèges au Bénin. Il s’adresse également à 100 femmes membres des groupements communautaires formées sur le thème « Culture entrepreneuriale ».

• Pourquoi ce micro projet ?

Le but est de mettre en place 4 séances de coaching entrepreneurial pour accompagner 100 femmes membres des coopératives. Et de créer un forum WhatsApp regroupant les filles collégiennes et les femmes mentores. L’objectif est donc de construire une communauté. 

Un autre aspect du projet est la création d’un guide imagé sur les compétences entrepreneuriales pour les personnes analphabètes fonctionnelles afin de rendre l’entrepreneuriat accessible à toutes et à tous.

• Zoom sur : 

Le parcours entrepreneurial d’une mentore impliquée avec le Programme CLÉ !

Partons découvrir Adjibola Moulibabou. Cette femme a fait partie du micro projet avec le Réseau d’appui aux Initiatives Locales au Bénin.

Adjibola a choisi de devenir entrepreneure et de se former au métier d’agricultrice.
Dans son parcours, elle a été accompagnée et formée par le RAIL. Elle produit notamment du Tilapia (type de poisson). Elle a donc pu créer sa ferme piscicole proche de Porto-Novo, la capitale du Bénin. 

Adjibola a bénéficié du projet ISEF lors du lancement de son entreprise. Par la suite, elle a pu participer au micro projet avec le Programme CLÉ en tant que mentore pour les jeunes femmes/filles souhaitant devenir entrepreneures à leur tour.

Voici les compétences spécifiques abordées en entrepreneuriat et pisciculture  : 

-Apprendre comment construire un étang à poissons
-Apprendre à produire elle-même la nourriture de poissons pour être plus rentable et moins dépendante [maïs, soya, larve de mouches soldat et asticots]
-Savoir gérer un inventaire pour bien utiliser la nourriture entreposée
-Se faire connaître partout au pays grâce à l’utilisation des réseaux sociaux

• Impacts 

Adjibola a décidé de mettre en place son projet avec une grande motivation. Dans sa lancée, elle a commencé à produire des protéines animales ainsi qu’une diversité d’aliments sains pour sa communauté.

En ce sens, elle participe également à la sécurité alimentaire de sa région par le biais de technologies ayant de faibles impacts environnementaux. L’entreprise est florissante et impacte positivement sa communauté. Adjibola inspire d’autres femmes de sa région à devenir entrepreneures à leur tour ! Elle rêve maintenant que son village devienne un village aquacole.

• Témoignage d’Adjibola : 

Elle nous partage quelques mots ponctués d’actions concrètes et de réflexions autour de l’entrepreneuriat: 

Continuer de se former pour évoluer : 

« Il y a aussi les formations de l’ONG RAIL qui m’a appris la technicité de la gestion et la stratégie de marketing en ligne. Parce qu’une chose est de produire, mais il faut aussi penser à la commercialisation. Et donc il faut maîtriser les techniques de marketing. Et aujourd’hui, je suis en train de me perfectionner dans l’usage de l’intelligence artificielle sur laquelle je vais suivre une formation.

Donc ce n’est pas seulement de se limiter à ce que j’ai appris de base. Je ne peux pas me limiter à ça pour pouvoir grandir aujourd’hui dans notre monde, parce qu’ il est en constante évolution. »

L’entrepreunariat au féminin :

« Entreprendre, ce n’est pas seulement de faire ses activités d’entreprise, c’est aussi une quête pour continuer à se former. C’est d’aller avec les tendances, la modernité, comme en apprenant à utiliser l’intelligence artificielle et les médias sociaux pour faire la promotion de mes produits. »

« L’entrepreneuriat nous permet d’avoir une vie sociale, de pouvoir impacter notre milieu et de faire des grandes choses. 

Il suffit juste de mettre un grain de maïs pour avoir une plante qui te donne deux grands épis par tige. Tu plantes un papayer au sol qui te donne un arbre rempli d’une quarantaine de fruits que tu récoltes à chaque mois. 

L’Agriculture est très rentable, c’est une passion et ça te permet de gérer l’environnement, de protéger l’environnement comme dans le domaine de la pisciculture. Ça permet de découvrir d’autres talents cachés en nous qu’on ne connaît pas, ça permet de subvenir soi-même à ses besoins.

Donc je vous invite à vous lancer en entrepreneuriat, ça deviendra une passion et vous allez découvrir des talents cachés en vous ! »

Un grand merci à Adjibola de nous avoir partagé son expérience.
Elle nous démontre avec toute humilité que tout est possible quand on croit en ses projets et souligne également l’importance d’être bien accompagné-e pour y parvenir !