En cette Journée internationale des droits des femmes, célébrons et promouvons la diversité et l’inclusion dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM)! Malheureusement, les femmes restent largement sous-représentées dans ces domaines cruciaux pour l’innovation et le progrès. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: en 2021, seulement 34 % des personnes diplômées âgées de 25 à 34 ans en STIM au Canada étaient des femmes. Au Rwanda, l’un des pays d’intervention du Programme CLÉ, seulement 36 % des personnes diplômées étaient des femmes pour l’année scolaire 2020-2021. Pourquoi cette disparité persiste-t-elle à travers le monde?
Pour répondre à cette question, nous avons rencontré le 8 février dernier la Dre Pascasie Nyirahabimana, assistante conférencière à l’University of Rwanda-College of Education (UR-CE). Cette doctorante en enseignement de la physique est une figure et un modèle féminin majeur sur la scène des STIM au Rwanda. Consciente des enjeux auxquels sont confrontées les filles et les femmes dans les STIM, elle est membre active de l’organisme Rwandan Association for Women in Science and Engineering (RAWISE), dont la mission est de promouvoir la participation des filles et des femmes dans les sciences et l’ingénierie.
D’après elle, de nombreux facteurs contribuent à cette sous-représentation des femmes dans les STIM. Les normes sociales et les stéréotypes de genre continuent de limiter les opportunités pour les filles et les femmes, les cantonnant souvent à des rôles traditionnels. De plus, les barrières socio-économiques, telles que l’accès limité à l’éducation, entravent la progression des femmes dans ces domaines. Au Rwanda, seules trois femmes ont obtenu un doctorat en physique, soulignant ainsi le besoin urgent de changement.
Pour répondre à cette problématique, des initiatives sont en cours afin de promouvoir l’inclusivité des filles et des femmes dans les STIM. Le Ministry of Education du Rwanda (MINEDUC), en partenariat avec des organisations telles que le Programme CLÉ, s’engage à élaborer des politiques et des programmes visant à renforcer la présence des filles et des femmes dans ces domaines. Une Stratégie nationale pour les filles et les femmes dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques est en développement, et un programme de formations en pédagogie sensible au genre est également prévu pour le corps professoral des établissements d’enseignement technique et professionnel.
En ce 8 mars 2024, Dre Pascasie Nyirahabimana interpelle les filles et les femmes du monde entier :
Futures scientifiques ! En STIM, la diversité est une force. La voix des femmes compte, les idées des femmes sont précieuses, et la présence des femmes peut inspirer les autres. Ne laissez rien entraver votre passion pour les STIM. Vous avez le pouvoir de briser les barrières et de changer le monde. Le chemin peut comporter des défis, mais chaque obstacle est une opportunité de croissance. Entourez-vous de mentores, de modèles à suivre, recherchez la connaissance avec voracité, et rappelez-vous que votre perspective unique enrichit le paysage scientifique. Souvenez-vous, le monde a besoin de plus de femmes en STIM, et vous avez le potentiel d’être un catalyseur de changement positif. Vous n’êtes pas simplement des rêveuses ; vous êtes les scientifiques, les innovatrices, et les architectes d’un avenir prometteur. Rêvez avec expansion, prospérez dans le domaine des STIM, et laissez votre brillance illuminer radieusement le monde qui vous entoure.
Cet article a été rédigé par Sophie Marengère-Labrie, conseillère en égalité de genre et inclusion pour le Programme CLÉ au Rwanda