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« Pour moi, la meilleure façon de contribuer dans ma communauté, c’est de m’engager dans des projets de coopération volontaire »

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Vous avez des questions sur la coopération volontaire ? Aujourd’hui, nous  donnons la parole à Bandiougou qui est actuellement conseiller en égalité de genre et inclusion avec le Programme CLÉ en Guinée. Cette entrevue vous donnera un aperçu de son expérience avec le Programme CLÉ !

  • Qui êtes-vous et quel est votre rôle dans les projets avec le Programme CLÉ ?

Je m’appelle Bandiougou, je suis conseiller en égalité de genre et inclusion avec le Programme CLÉ en Guinée.
J’ai effectué une maîtrise en développement communautaire et des études post-universitaires dans le domaine de l’agro-économie.

Cela fait douze ans que j’évolue dans la coopération internationale. Cela fait également six ans que je travaille sur les questions de genre et d’égalité, notamment en lien avec des projets d’appui à la scolarisation des filles, des projets en réponse aux violences basées sur les genres.

Je suis né et j’ai grandi au Mali. Mais je suis de retour en Guinée depuis huit mois maintenant. Ma femme et mes enfants m’ont accompagné. Je suis content d’être revenu en Guinée pour ce mandat avec le Programme CLÉ. Notamment parce que j’ai effectué une partie de mes études dans ce pays.

  • Comment  décririez-vous le Programme CLÉ ?

Le programme CLÉ est un programme de coopération internationale qui vient en appui à travers le renforcement des capacités des partenaires et des communautés. Le programme dispose d’une stratégie en faveur de l’éducation, de la formation technique et professionnelle et d’une stratégie axée sur l’égalité de genre et inclusion.

Dans son approche, les coopérants sont mobilisés suivant les besoins exprimés par les partenaires dans les pays bénéficiaires.

En Guinée, je travaille essentiellement sur la composante égalité de genre et inclusion où je suis le garant de cette stratégie. J’ai un mandat multi-partenaires regroupant sept partenaires au total, dont trois ministères et quatre organisations de la société civile. Nous avons aussi établi un plan d’action pour chaque partenaire. Il faut établir les priorités en harmonie avec les besoins sur le terrain et c’est en ce sens que nous pouvons dégager une stratégie d’intervention.

Les partenaires ont reçu plusieurs formations de la part du programme CLÉ leur permettant d’intégrer pleinement les enjeux liés à l’égalité de genre et inclusion. Nous avons aussi travaillé sur des approches sur l’autonomisation des femmes et des filles, et nos interventions affichent de beaux résultats.

Sur le terrain, les partenaires sont disponibles, les besoins sont écoutés. La collaboration se passe de façon merveilleuse avec l’équipe ici et le Programme CLÉ.

  • Pour quelles raisons ce mandat en égalité de genre et inclusion vous interpelle ?

Ce mandat a attiré mon attention car dans de nombreux pays en  Afrique, l’analyse des genres nous indique clairement que les femmes et les filles rencontrent d’énormes obstacles en termes d’accès et de contrôle des ressources.

Au niveau de la scolarisation des filles en Guinée, nous enregistrons des taux très élevés de cas d’abandon avant l’achèvement du secondaire.

Je suis également papa, le fait d’avoir une petite fille a aussi son impact. C’est en ce sens que nous devenons encore plus sensibles à toutes ces situations .

Dans la réalité, la rétention des filles à l’école pose d’énormes problèmes en Guinée et je dirais même en Afrique de l’Ouest. Lorsque nous jetons un coup d’œil sur les statistiques, beaucoup d’états ont atteint la parité au niveau des inscriptions au primaire. Mais au fur et à mesure que les filles évoluent, elles abandonnent l’école et c’est un vrai problème.

J’ai aussi souhaité m’engager dans la coopération volontaire, car pour moi c’est la meilleure façon de contribuer dans ma communauté et dans mon pays. C’est ce qui a motivé mon choix. Je me disais que ça me permettrait de continuer mon petit parcours. Et que ma modeste expérience pourra être utile pour les partenaires en Guinée.

  • Pouvez-vous nous parler des projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Je forme certains partenaires sur différentes thématiques selon leurs besoins. Je développe également d’autres modules de formation. Ces formations sont axées sur :

  1. La pédagogie sensible aux genres
  2. L’intégration du genre dans les projets
  3. L’intégration du genre dans les pratiques organisationnelles
  4. Les genres et développement durable
  5. Les violences basées sur le genre en milieu scolaire (…)

En Guinée, nous avons un plan de renforcement d’égalité de genre et inclusion adapté aux besoins de chaque partenaire. Nous renforçons aussi les connaissances de tous les partenaires sur l’égalité de genre et inclusion sur un programme de longue durée.

Présentement je travaille aussi sur un appui auprès d’un ministère. Il s’agit d’appuyer celui-ci à élaborer un code de conduite sur les violences basées sur le genre en milieu scolaire permettant d’accroître l’accès équitable à l’éducation et de mettre fin aux pratiques néfastes surtout à l’égard des filles. Parallèlement aux activités en égalité de genre et inclusion, j’aide également la représentante pays dans d’autres activités comme le suivi des micro projets par exemple.

Au début, je faisais seul les modules, mais depuis je prends aussi conseil auprès d’Olga qui est la conseillère égalité de genre et inclusion au niveau du siège.

Avec les partenaires, nous avons mis en place une communauté de pratique autour de l’égalité de genre et inclusion. Nous nous retrouvons périodiquement pour l’animer. Les partenaires sont très réceptifs et il y a un certain engouement autour des renforcements que nous donnons car il s’agit des besoins réels sur le terrain. Les partenaires sont disponibles, et nos interventions suscitent un gros intérêt.

  • Avez-vous l’impression de faire la différence en effectuant ce mandat ?

Oui. À partir du moment que nous avons des résultats c’est sûr qu’on a le sentiment de faire la différence. Ces résultats sont visibles sur le terrain et vraisemblablement nos approches font la différence. Les évolutions se voient à différents niveaux.

J’ai initié par exemple la planification participative communautaire. Pourquoi cette approche ? Il ne suffit pas de venir avec un programme pour changer les choses. Certes nous venons pour donner un appui, mais le plus important c’est que les partenaires prennent le devant. Les partenaires sont à la tête du peloton dans la phase diagnostique, mais aussi dans la phase planification et mise en œuvre. En ce sens, ensemble nous pouvons rendre pérennes nos actions !

Un grand merci à Bandiougou de nous avoir partagé son expérience avec le Programme CLÉ en Guinée !

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