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« J’ai choisi le Programme CLÉ car j’avais un intérêt marqué vers l’éducation des jeunes »

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Aujourd’hui, nous donnons la parole à Bernard Sévigny, ancien maire de Sherbrooke, qui occupait le poste de conseiller en développement de politiques et procédures au Cameroun pendant 3 mois.

Programme CLÉ : Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans une expérience de coopération volontaire ?

Bernard : Je voulais savoir si j’aimais la coopération volontaire, car dans les prochaines années, j’aimerais pouvoir vivre d’autres expériences à l’international avec ma conjointe. J’avais aussi envie d’expérimenter. C’était l’occasion pour moi de prendre le pouls, et de voir comment c’était de vivre sur le continent africain.

J’ai découvert les mandats du Programme CLÉ. Ceux de trois mois étaient d’une durée idéale pour moi. Ce genre de mandat me permet tout d’abord d’être utile. La gouvernance publique et municipale, c’est l’expertise que j’ai développée et je me disais : pourquoi ne pas rendre cette expertise disponible dans des organisations qui en ont besoin ?

C’est donc cette adéquation entre vivre l’expérience et celle de me rendre utile qui fait en sorte que le mandat est tombé parfaitement sur mon chemin.

Programme CLÉ : Pourquoi avoir choisi le Programme CLÉ ?

Bernard : Il y a plusieurs raisons, mais l’intérêt était vraiment porté vers l’éducation des jeunes. Me concentrer sur l’éducation des jeunes filles en Afrique, ça m’interpellait vraiment.

Cette thématique me tient à cœur : quand j’étais maire, nous levions des fonds au profit de la Fondation de la Commission scolaire de Sherbrooke afin de réaliser des projets d’éducation auprès de jeunes. En huit ans, nous avons collecté 350 000 $ pour réaliser plein de projets. C’est un vecteur de société, l’éducation, ça me semble fondamental.

Comme tout le monde ayant évolué dans une société où on a le privilège d’aller à l’école et gratuitement jusqu’à l’université, j’étais interpellé par ces sociétés où les filles sont privées d’éducation, où de nombreux jeunes ne vont pas à l’école. Il y a un fossé qui nous sépare. C’est dans cet esprit-là que j’ai manifesté mon intérêt pour ce mandat et pour le Programme CLÉ.


Programme CLÉ : Pouvez-vous nous raconter votre arrivée au Cameroun, votre accueil et vos premiers jours sur le terrain ?

Bernard : Avant d’arriver au Cameroun, les équipes du Programme CLÉ ont donné des formations prédépart aux volontaires, pour nous aider à préparer notre arrivée en mandat.

La prise en charge par le Programme CLÉ durant la première semaine est vraiment importante, afin de tempérer ce nouvel environnement et les changements quotidiens. Les volontaires  qui sont déjà en mandat nous racontent leur quotidien; ça nous fait gagner beaucoup de temps. Le temps qu’on gagne la première semaine nous permet d’être fonctionnels beaucoup plus rapidement. 

Isabelle Ngapa [NDLR : la représentante du Programme CLÉ au Cameroun] est excellente et nous encadre très bien. Elle nous accompagne et crée une cohésion au sein de l’équipe de volontaires. On s’entend toutes et tous très bien. Plus important encore, on peut échanger après notre journée de travail. On sent qu’on appartient à une équipe. Quand on est ensemble, on est l’équipe du Programme CLÉ.

Dès mon arrivée, j’ai aussi rencontré la CEFAN, l’organisme dans lequel j’interviens tout au long de mon mandat. Rapidement, nous fixons ensemble mon plan de travail. Ces moments sont vraiment enrichissants. J’ai eu le plaisir de découvrir l’ouverture des équipes de la CEFAN et leurs objectifs. Les personnes veulent s’améliorer, elles veulent être meilleures pour offrir des résultats concrets aux communautés qu’elles desservent. C’est un environnement de travail stimulant.


Programme CLÉ : Vous agissez actuellement à titre de conseiller en développement de politiques et procédures au sein de la Coalition nationale des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de l’éducation, soit le Cameroon Education For All Network (CEFAN). Pouvez-vous nous expliquer votre rôle et votre quotidien dans le cadre de ce mandat ?

Bernard : C’est un mandat administratif. Il est notamment question de politiques et procédures en gestion des ressources humaines et de mobilisation des ressources.

La CEFAN est une organisation active et dynamique, qui souhaite accroître son efficacité, son efficience et sa crédibilité à travers le pays comme à l’international. Il s’agit d’une coalition, constituée de membres qui sont les actrices et acteurs de l’éducation au Cameroun. Avec le Programme CLÉ, nous posons avec cette organisation les bases d’une action concrète et long terme afin d’améliorer l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité au Cameroun.

[…] Ce que je réalise aussi, c’est que les choses sont différentes ici. Il n’y a pas une seule façon de faire. Le Programme CLÉ encourage l’écoute, afin que les solutions que nous construisions conjointement avec nos partenaires s’imbriquent parfaitement dans la culture locale.
 

Légende : Bernard donnant un atelier lors de son mandat

Programme CLÉ : Auriez-vous des conseils à donner à des personnes qui aimeraient se lancer dans la coopération volontaire ?

Bernard : Après quelques mois sur place, et en repensant à mes débuts, voici mes réflexions et conseils :
Je pense tout d’abord qu’il faut écouter. C’est très facile à dire de laisser nos biais à la maison, mais il faut s’y engager au quotidien. Comment ? En communiquant avec les gens, en échangeant et en posant un maximum de questions. Après plusieurs semaines, je voulais avoir compris les processus de l’organisation. En ce sens, je voulais savoir comment parler avec le bon vocabulaire, avec une meilleure conception des choses et du point de vue du partenaire.
– Au niveau personnel, je conseille d’essayer de comprendre avant de se faire une opinion arrêtée sur ce que l’on peut vivre, et sur ce que l’on va faire. Et sur le plan professionnel, je pense qu’il faut être ouvert.e, tout en  prenant les choses comme elles sont.


Programme CLÉ : Avez-vous envie d’effectuer un second mandat ?

Bernard : Éventuellement oui, si l’occasion et l’opportunité se présentent.

Avant d’effectuer un nouveau mandat, je pense qu’il y a une certaine gestion « après expérience » : des enseignements à tirer, des réflexions à avoir sur ce que j’ai fait qui vont continuer à m’habiter dans le temps.


Programme CLÉ : Avez-vous d’autres éléments à partager ?

Bernard : Dans l’ordre des choses, je dirais que je vis une expérience humaine avant tout et une expérience professionnelle ensuite. Sur le plan personnel, c’est beaucoup de découvertes. Et je pense que c’est ce qui inspire mes actions au quotidien sur le plan professionnel.

Au Québec, au Canada, on gagnerait à connaître et à comprendre cette réalité au Cameroun par rapport à la nôtre. Si les gens savaient, on serait peut-être plus sensible, au-delà des considérations politiques, géopolitiques. Je pense qu’on ne serait que plus enclin à vouloir aider, soutenir d’une façon ou d’une autre. Contribuer au moyen de notre expertise à travers le Programme CLÉ, par exemple. Je comprends que le gouvernement consacre une partie de son budget au développement international, mais les efforts pourraient être plus grands. Je ne sais pas si la sensibilité du lectorat canadien est ouverte à ce point pour dire : oui, il faut en donner plus.

Un grand merci à Bernard de nous avoir parlé de son expérience au Cameroun !

Tout comme Bernard, vous souhaitez travailler en étroite collaboration avec des partenaires locaux tout en mettant à profit votre expertise et vos connaissances ? La coopération volontaire pourrait vous intéresser !  Découvrez tous nos mandats ici 

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