Icone accessibilité
Menu
Image en forme de C Orange Image en forme de C Jaune

Volontariat : co-création et partage de compétences

Image-Givest

Co-créer pour l’avenir : L’impact des volontaires sur l’entrepreneuriat inclusif en Afrique

Dans le domaine de l’éducation, la coopération volontaire à l’international joue un rôle crucial dans le partage des savoirs, particulièrement en matière d’entrepreneuriat. Cette coopération s’inscrit aujourd’hui dans une approche décoloniale, qui valorise l’échange mutuel, l’autonomie des partenaires locaux et la co-création de solutions adaptées à des contextes spécifiques. Loin d’une simple assistance extérieure, ces initiatives cherchent à renforcer les capacités organisationnelles d’organismes, d’institutions et de ministères africains tout en soutenant la mise en place de micro-projets au bénéfice des communautés locales.

Prenons l’exemple du projet PROMHANDICAM au Cameroun, une initiative qui vise à améliorer l’intégration socio-économique des filles et des femmes en situation de handicap à travers l’entrepreneuriat inclusif. Ce projet témoigne de l’efficacité d’une coopération volontaire qui valorise le savoir-faire local, tout en soutenant la mise en place d’outils innovants pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables.


Co-création et partage de savoirs : une approche décoloniale

Dans le cadre du Programme CLÉ, des volontaires tels que Pierre travaillent main dans la main avec des partenaires locaux pour renforcer les capacités d’organisations œuvrant dans le milieu de l’éducation, notamment des centres de formation professionnelle (CFP). Ces volontaires apportent une expertise en entrepreneuriat, en collaboration avec des ministères de l’EFTP et des organismes informels. Ils ne viennent pas imposer des solutions préconçues, mais co-créent des programmes de formation avec les acteurs locaux, en se basant sur les besoins spécifiques des populations, peu importe leur identité.

Le projet PROMHANDICAM en est un exemple concret. Les volontaires ont approfondi la formation du personnel local d’un incubateur d’entreprise à des compétences entrepreneuriales essentielles comme la gestion financière, la planification d’entreprise et le marketing. Ces compétences, acquises dans un parcours de formation technique et professionnelle, sont cruciales pour permettre aux entrepreneurs d’atteindre l’autonomie financière. Les ateliers incluaient des exercices pratiques et des sessions de coaching pour accompagner les bénéficiaires dans la structuration et la formalisation de leurs activités génératrices de revenus (AGR).


L’impact des volontaires : accompagner le changement

L’apport des volontaires ne se limite pas à la transmission de connaissances techniques. Ils adoptent une posture d’accompagnement centrée sur l’apprenant (APC), où chaque participant est acteur de son propre apprentissage. Grâce à ce soutien, le personnel des incubateurs locaux a pu enrichir les formations proposées avec de nouveaux outils de gestion et des approches pédagogiques adaptées, comme les mises en situation. Cette approche permet aux personnes formatrices de CFP, comme ceux de PROMHANDICAM, de développer des programmes plus inclusifs et de renforcer la qualité de vie des personnes en formation.

Le témoignage de Georges Eyebe, l’une des personnes participant au programme de l’incubateur, illustre l’impact de cette formation. Avant de suivre ces ateliers, il gérait ses activités sans vraiment se considérer comme un entrepreneur. « Avant cette formation, toutes les activités que je menais, je mélangeais l’argent dans un seul paquet. Cette formation m’a amené à faire la part des choses, l’argent des différentes activités ne doit pas se mélanger », raconte-t-il. Aujourd’hui, Georges, comme de nombreuses autres personnes entrepreneures, gère ses affaires avec une meilleure compréhension de la gestion financière, renforçant ainsi la viabilité de son entreprise.


Un avenir prometteur

Les résultats de ce micro-projet sont prometteurs. L’incubateur inclusif mis en place par PROMHANDICAM a permis de former des personnes vivant avec un handicap et de démontrer qu’avec les bons outils et le soutien adéquat, elles pouvaient pleinement contribuer à l’économie locale. Les participantes ont non seulement développé des compétences pratiques, mais ont également pris conscience de leur rôle d’entrepreneures actives et de leur capacité à transformer leur communauté.

Cependant, des défis subsistent, notamment l’accès au financement. Pour répondre à cette problématique, PROMHANDICAM travaille activement à rechercher des fonds supplémentaires auprès de partenaires nationaux et internationaux. De plus, le projet cherche à renforcer les liens avec des organismes tels que les ministères de la formation professionnelle et des entités de développement des micro-entreprises pour offrir un suivi plus poussé aux entrepreneures.

Conclusion

En s’inscrivant dans une approche de co-création et de partage des savoirs, la coopération volontaire dans l’entrepreneuriat montre qu’il est possible de créer des projets inclusifs et durables. Le programme de PROMHANDICAM illustre comment l’accompagnement de proximité, le respect des savoirs locaux et l’intégration de pratiques inclusives peuvent transformer des vies. Grâce à la transmission des compétences de base en entrepreneuriat et à l’approche centrée sur l’apprenant, les bénéficiaires, auparavant marginalisés, sont désormais au cœur de l’économie locale, renforçant leur autonomie et contribuant à un développement plus équitable.

Photo de l'article